Ce 29 juin, a eu lieu à l’eduPôle de Walferdange une présentation du “Guide de prévention des addictions aux subtances”. Concrètement, il s’agit des nouvelles dispositions liées aux procédures à mettre en place lors d’une consommation ou d’un trafic de substances au sein de l’enceinte scolaire. Cette rencontre a réuni une soixantaine de professionnels désignés comme “coordinateurs addiction” ou qui en assurent l’intérim au sein de leur établissement.
Ce guide d’intervention est le fruit d’une étroite collaboration entre la Police grand-ducale, le Service Impuls de la Fondation Solina et le CePAS. Le guide ainsi élaboré constitue une ligne de conduite commune entre ces différents acteurs qui permet de définir des modalités d’intervention et une approche préventive commune dans les lycées.
Bob Zeimet du Service Impuls a souligné que cette approche se voulait avant tout préventive au sein du système socio-éducatif et qu’elle devait tenir compte du bien-être des jeunes. L’objectif principal étant de permettre aux élèves de développer les compétences sociales nécessaires pour éviter de rentrer dans une spirale de consommation. Car : “ Plus la consommation est précoce, plus le risque de développer une addiction sur le long terme augmente ». Toujours selon Impuls, le rôle du “coordinateur addiction” doit encore être défini plus précisément mais : “c’est sa bienveillance dans l’approche qui fera la différence”.
Dans une dynamique de participation, un groupe de travail par lycée devra être mis en place afin de faire évoluer ce guide dans la pratique et de le rendre compatible avec les spécificités des lycées. Il peut réunir les “coordinateurs addiction”, directeurs, enseignants, jeunes et éventuellement aussi des parents car pour l’atteinte des objectifs, c’est un projet qui doit être porté par l’ensemble de la communauté scolaire. Deux formations seront proposées chaque semestre aux membres de ces groupes de travail. Les “coordinateurs addiction” seront quant à eux formés par Impuls avec le Centre National de Prévention des Addictions (Cnapa).
Jean-Michel Campanella du CePAS a rappelé les règles de confidentialité auxquelles sont soumis les professionnels ainsi que les mesures d’aide internes et externes qui sont adaptées aux besoins de l’élève concerné. En cas de consommation, seront impliqués le personnel éducatif et psycho-social, les représentants légaux et le Conseil de discipline de l’école.
Tim Pauly de la Police grand-ducale a informé qu’il existe un groupe de travail au sein de la police rassemblant également le service psychologique de la police judiciaire. Il existe notamment aussi une collaboration avec le Ministère des transports concernant les dangers sur la voie publique liés à la consommation de stupéfiants. La police a rappelé les procédures d’intervention : confiscation et stockage de substances, tests de dépistage, intervention de grande envergure avec les chiens policiers et la procédure légale de signalement. Au sein des établissements, le rôle de la police consiste à informer sur toutes les substances et à informer sur le cadre légal et réglementaire en vigueur en matière de consommation de substances illicites ainsi que sur les peines y relatives.
Enfin, le CePAS s’est penché sur les missions des “coordinateurs addiction” par lycée. En tant que personnes ressources et expertes, ces coordinateurs seront en charge des actions de prévention avec différents partenaires et ils veilleront notamment à informer la communauté scolaire sur les procédures, la législation, les substances et les nombreuses possibilités de formation et d’échanges. C’est un travail de longue haleine dont la réussite dépendra aussi de la force du réseau de coordinateurs en termes d’échanges de pratiques inspirantes. En effet, une concertation nationale et régionale récurrente entre les coordinateurs reste de mise.
Les lignes directrices de ce guide prévention seront appliquées dès à présent dans le contexte de l’instruction ministérielle y afférente.